Interview d’ ADG qui revient sur son premier album ‘ Schizophrenic Conversations ‘ et qui nous parle de son nouveau projet de groupe intitulé: HEADKEYZ !

1) ADG, quel accueil a reçu la sortie de ton dernier album ” Schizophrenic Conversations ” réalisé en 2019?
La sortie de Schizophrenic Conversations a eu un bel accueil auprès du public ainsi que de la presse, et m’a permis d’avancer.Pour un premier album, les résultats on été plutôt positifs d’autant plus que je ne sortais de nulle part, et que personne ne me connaissait à ce moment là. Une sortie d’album dans ces conditions semblait donc compliquée.Cet album m’a également permis de faire une auto analyse sur ce que je voulais faire à l’avenir, comment je voulais le faire, avec qui et pourquoi.Schizophrenic Conversations a fait naître une maturité dans ma manière de travailler le son, de composer, d’écrire et de construire un projet. Cet album a été comme une thérapie, un révélateur en quelque sorte.
2) Avec la pandémie tout s’est arrêté d’un coup, les sorties d’albums, les concerts / festivals. Comment as tu vécu les différents confinements?
La pandémie a été pour moi, l’occasion d’une longue période de réflexion.Etant devenu « non essentiel » je me suis justement posé cette question: Qu ‘est-ce qui est essentiel pour toi ?Je me suis alors dit qu’il fallait que je construise quelque chose qui me tienne vraiment à coeur et qui puisse faire bouger les lignes, même modestement. Un projet qui s’engage dans une démarche artistique, justement, essentielle pour moi.Un message, un concept, mais avant tout un engagement.Pendant plus d’un an j’ai donc composé et écrit de nouveaux titres, construit un univers retranscrivant ce que je ressentais, étant à l’écoute de ce qui me venait naturellement, tout simplement, sans me mettre quelconque barrière.Le label m’a donné carte blanche et, de cette période si spéciale, est né un tout nouveau projet : HEADKEYZ.Une fois la toute première maquette créée, J’ai voulu constituer un vrai groupe et non ADG et ses musiciens.Je pensais que le processus de recherche serait long et laborieux étant bloqué par le confinement à ce moment là, mais tout a été très rapide, comme si tout était écrit d’avance.Pour ce qui est de mon projet solo, il est pour l’instant en stand-by et le prochain album sortira donc sous le nom de HEADKEYZ.
3) L’ enregistrement de ton nouvel album avec HEADKEYZ a débuté en Mars dernier….peux tu nous en dire un peu plus?
Le titre de l’album sera communiqué plus tard mais est déjà validé par toute l’équipe.HEADKEYZ veut proposer à ses auditeurs une réelle expérience ainsi que leur délivrer un message.Le virage que nous avons pris avec la team ainsi que le label s’inscrit dans un retour au son des 90’s et début 2000. Quelque chose de plus granuleux, brut et sincère. Entre le grunge, le rock progressif des 70’s et le néo métal. Des ambiances atmosphériques immersives et des riffs lourds et tranchants.Ce n’est donc clairement pas un album pop ou folk même si on peut y reconnaître ma manière d’arranger les lignes mélodiques comme dans l’album précédent.L’ album est encore en gestation dans notre studio et n’a donc pas encore de date de sortie pour l’instant mais notre set live est déjà opérationnel et nous comptons tout d’abord le défendre en live .
4) Schizophrenic Conversations ne comportait que des titres en Anglais, en sera t’il de même pour ton prochain album?
Oui tout à fait!Dans HEADKEYZ tous les titres sont en anglais mais dans un petit coin de ma tête je réfléchis à créer un projet en français. Mais tout ceci n’est encore qu’une simple réflexion qui reste encore assez vague.De nombreuses personnes m’ont dit à plusieurs reprises qu’ils aimaient le titre Paris Brûle qui lui est en français, et qu’il était dommage que ce soit le seul titre écrit dans ma langue maternelle.
A propos d’ HEADKEYZ…..
HEADKEYZ, qui est une déformation de « Head Keys », se traduirait littéralement par les « clés de tête » en français mais avec un Z à la fin parce que ça fait bien 90’s et que, tout bêtement, ça claque je trouve quand même! Hé hé!
Le style pourrait se situer quelque part entre le rock alternatif et le nu métal mais avec une petite influence progressive tout de même.Les textes ainsi que le thème du premier album tournent principalement autour de l’effondrement mais abordent également d’autres sujets : La bêtise humaine y est dépeinte de manière contrastée, parfois de façon brutale,parfois sous le ton de l’humour et même un peu badass et WTF sur certains titres mais je ne veux pas tout spoiler donc… Suspens! Je n’ai bien entendu pas la prétention de dire que les clés de HEADKEYZ sont vouées à ouvrir les esprits les plus étriqués à certains problèmes tels que l’ écologie, les multiples inégalités sociales ou encore le regard de l’homme sur l’ animal mais disons que j’avais ce besoin de cracher mon venin un bon coup.Pour moi c’est donc un album qui fait du bien où ça fait mal.Je trouve que de nombreux d’artistes n’osent pas prendre position et s’engagent sur des sujets uniquement parce qu’ils sont tendance ou tout simplement par peur de séduire moins de monde, ou bien même de se faire black-lister par les radios.Personnellement je m’en fous. J’avais des choses à dire et il fallait que ça sorte.
5) Certains groupes ou artistes prétendent que le streaming en ligne va disparaitre et que les formats physiques vont de nouveau s’imposer sur le marché du disque, qu’en penses tu?
Nous vivons, malheureusement, dans une société dans laquelle les gens sont toujours dans la course. Que ce soit après le temps ou l’argent.Donc, effectivement, il est plus facile, rapide et moins coûteux d’avoir un abonnement sur Spotify ou Deezer car tout est à portée de clic.Le seul problème étant d’ordre éthique, les artistes ne s’y retrouvent pas, encore moins qu’avant.Quand on regarde ce qu’un stream représente comme royalties. C’est tout simplement du vol.Mais malheureusement, pour un artiste, qu’il soit déjà bien installé ou en développement, il est inconcevable à l’heure actuelle de déserter ces plateformes car la visibilité y est trop importante et l’on ne peut plus passer à côté de ce mode de diffusion.Ces grosses usines à fric…Heu… pardon… à musique nous mettront le couteau sous la gorge tant que des grands noms de l’industrie musicale ne prendront pas position pour défendre nos droits.Comment ? En faisant pression, en créant autre chose de plus juste, de plus équitable ou en les désertant tout simplement.Que l’argent revienne essentiellement aux créateurs et non à tous ces intermédiaires qui mangent sur le dos des artistes.Il faut savoir qu’un artiste perçoit plus sur une vente physique que sur du stream ou du téléchargement donc effectivement le retour au physique serait une très bonne chose, et serait également une démarche plus artistique.En revanche, la fabrication du physique impose des ressources qui s’amenuisent au fur et à mesure car nous sommes trop nombreux à piller la terre de ses ressources. Sans parler de la pollution générée de la fabrication à la mise en rayon.Il n’y a qu’à regarder l’industrie du vinyle par exemple.Il n’y a rien de plus cool qu’un vinyle que ce soit pour le son ou l’objet lui même.Mais les tarifs devraient augmenter dans les années à venir car les matériaux de production se font de plus en plus rares.La question qu’il faut se poser n’est pas tant celle de l’augmentation des coûts mais plutôt celle de trouver une alternative plus responsable et écologique de fabrication. Je ne parlerai pas de l’industrie du CD qui continue de fabriquer en masse alors que plus personne n’a de lecteurs pour l’écouter.C’est aussi à nous, artistes, labels, distributeurs ainsi qu’à nos auditeurs d’exiger un système plus sain.D’essayer de changer les choses à notre échelle, de défendre des valeurs et c’est le premier point de notre démarche avec HEADKEYZ.
6) Quels sont tes projets à venir?
Pour l’instant je souhaite me consacrer entièrement à HEADKEYZ car ce projet demande énormément d’énergie et de temps.Nous espérons terminer l’enregistrement de l’album très prochainement pour pouvoir le sortir courant 2022.Dans l’état actuel des choses, la mise en place du pass sanitaire, les éventuels prochains reconfinements, il est difficile de prédire l’avenir et nos métiers étant les premiers impactés, difficile d’avoir une vue claire sur la suite. Nous devons prouver constamment notre capacité à nous adapter à des règles qui deviennent de plus en plus absurdes et restrictives.Mais idéalement, il est bien sûr prévu qu’il y ait une tournée en 2022.
Merci à ADG!
Interview réalisée par mail via https://mobile.twitter.com/nb_records_
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