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Interview avec ADG de Headkeyz groupe de Post-Grunge Français dont le premier album The Cage & The Crown Chapter I vient tout juste de sortir (le 25 Novembre).Il s’agit de la suite de la première interview réalisée l’année dernière, c’était à cette époque la toute première interview du groupe.
1) En visionnant le clip du titre ‘Killing God’, l’influence de Marylin Manson semble bien présente, et plus particulièrement l’icône androgyne qui nous rappelle le clip de ‘The Dope Show’. Est ce un hasard ou Marylin Manson est un artiste de référence pour toi?
Le clip de Killing God n’est pas directement inspiré de Marylin Manson même si c’est un artiste que j’affectionne tout particulièrement. Etant très influencé par le Rock et Metal Alternatif des 90’s et 2000, il est effectivement très probable que sa DA m’ait inspirée inconsciemment. Il était surtout question de donner vie à un être asexué qui puisse représenter la pureté et l’innocence absolue. Un personnage énigmatique qui ne soit pas pollué par le monde extérieur mais qui le devient malheureusement, une fois sorti de son cocon hermétique.
2) Est ce que les vidéos clips sont essentiels ou seulement secondaires pour toi?
Etant passionné de cinéma depuis toujours, l’image tient un rôle essentiel pour moi. Mettre une image sur une musique oriente plus précisément le spectateur/auditeur vers l’univers dans lequel on veut le plonger. Ce que je m’apprête à dire peut paraître contradictoire mais je pense toutefois que la première découverte d’un morceau devrait se faire justement sans image. C’est comme comparer un livre à un film. Prenons par exemple « un chat noir » (comme Ikea, le chat dans notre clip). Dans un livre, sur 100 personnes, chaque personne imaginera son propre chat noir et se l’appropriera selon sa vision. Vous vous retrouvez donc avec 100 chats noirs différents. Dans un film ou un clip, les 100 personnes verront tous le même chat noir mais sa description sera imposée et ne laissera pas de place à l’imagination. Je trouve que c’est la même chose pour la musique.Dans Killing God, si on se fie uniquement à la musique, notre inconscient tendrait plus vers quelque chose de plus « western » avec des teintes chaudes, du sable, du bois … Le fait de proposer un clip à contrepied permet de sortir l’auditeur de ce cliché et crée immédiatement la surprise. J’aime beaucoup surprendre et être surpris.
3) Pour quelles raisons ce premier album (sous le nom de HEADKEYZ) comporte seulement 8 titres tous interprétés uniquement en anglais?
Ces 8 titres constituent en réalité la moitié de l’album final. Comme son nom l’indique, cet album « The Cage & The Crown : Chapter I » est pensé pour être complété par un chapitre 2. Nous réservons pas mal de surprises sur le deuxième volet de ce diptyque qui sera une réelle évolution de ce premier album. Nous prenons des risques et nous adorons ça.Concernant la langue, j’aime écrire en français (comme pour Lezia par exemple) et en anglais mais je préfère chanter en Anglais car je trouve la langue plus musicale tout simplement. Le fait d’écrire en anglais permet également de pouvoir exporter nos titres à l’international ce qui ouvre le champ des possibles.
4) Quel est ton titre préféré de l’album?
Je pense que le titre qui me touche le plus dans cet album est « Big Bad World ». Il parle de la honte que j’éprouve parfois de faire partie de l’espèce humaine. Nous détruisons notre planète et nous pillons ses ressources constamment. L’écologie devient un phénomène de mode et les multinationales comme certains artistes se servent de cette fausse image « verte » pour continuer de nous vendre leurs merdes fabriquées à l’autre bout du monde dans des conditions plus que douteuses. Les influenceurs font chuter l’intellect collectif et conditionnent les plus jeunes à la consommation abusive en étant financés par des lobbies juste dégueulasses, qui prônent les inégalités sociales. L’homme est un fléau pour la planète et pour lui même. C’est une vision sombre mais c’est ce que je pense réellement au fond. L’Homme est cependant aussi capable du meilleur et nous devons oeuvrer dans ce sens. Ce texte parle de nos convictions et de notre engagement à changer de l’intérieur notre secteur d’activité. L’industrie musicale pollue énormément et nous souhaitons proposer une nouvelle éthique musicale. Nous le faisons déjà à notre modeste échelle en proposant par exemple du merch (merchandising) fabriqué en France par de petits artisans.
5) J’ai l’impression que tu es plus à l’aise et plus mature au sein du groupe HEADKEYZ, quelles sont les principaux avantages et inconvénients d’être membre d’un groupe?
HEADKEYZ est un projet qui me tient à coeur car il me représente réellement. Ce n’est pas un objet commercial qui a pour but de séduire le plus grand nombre ou de se retrouver dans des vidéos TikTok. HEADKEYZ est simplement un album honnête, franc et conçu avec le coeur et les tripes. C’est également une grosse prise de risques. Le jour avant la sortie du premier single Killing God, je craignais que le titre fasse un bide (le fameux Flip d’avant sortie) .Cela ne sert à rien de se formater. Il faut seulement rester honnête et aller au bout des choses.Je ne pense pas qu’on puisse parler d’avantages ou d’inconvénients à faire partie d’un groupe. Tout est relatif et chaque groupe a son propre fonctionnement. Comme dans mes précédents projets, je compose et j’écris, je réalise également la DA et les visuels mais ce qui est intéressant c’est que chacun apporte sa pierre à l’édifice avec sa propre vision, son propre feeling. Les autres musiciens sont des membres à part entière de HEADKEYZ et je ne suis donc pas au dessus d’eux. Je fais partie du groupe tout comme eux. J’en suis seulement le porte-parole.
6) J’imagine que tu as envie de défendre ton nouvel album sur scène ! Dans quel endroit aimerais-tu en priorité te produire? dans une salle intimiste ou une grande salle de référence comme l’Olympia? Et les festivals tu y penses ?
Oui, tout à fait ! Nous avons déjà plusieurs dates de prévues sur 2022 et 2023 dont la première qui se déroulera le 9 décembre à L’Antirouille de Montpellier pour notre release party et les autres dates seront dévoilées prochainement.Nous aimerions nous produire sur autant de grandes et petites scènes que possible. Les grandes scènes sont excellentes car on reçoit toute cette énergie qui vient du public et c’est vraiment une expérience extraordinaire tandis que les petites salles proposent plus de proximité avec notre public, ce qui nous plaît énormément également. Mais si on venait à nous proposer l’Olympia on signerait direct ! Nous démarchons également les festivals et nous appelons également les programmateurs qui souhaiteraient nous programmer. Peu importe la taille ou le lieu du festival, nous sommes chauds.
7) Quels artistes ou groupes prévois-tu d’aller voir sur scène dans les semaines à venir?
Je n’ai pas de prévisions pour les semaines à venir mais j’aimerais énormément aller voir Puscifer lors de leur tournée européenne. J’ai déjà vu Tool deux fois et A Perfect Circle une fois donc il ne me manque que Puscifer pour que la boucle soit bouclée. J’aimerais également revoir les groupes Last Train et Wizard sur scène qui m’ont réellement bluffés lors de leur concert à La Paloma de Nîmes où nous avons d’ailleurs pu échanger quelques mots en backstage.
8) As-tu d’autres projets de prévus à court ou long terme ?
Pour l’instant je souhaite me consacrer uniquement à HEADKEYZ car, étant un projet encore en développement, il a besoin d’être bichonné sur le long terme. Je reviendrai certainement plus tard sur mon projet solo ADG mais ce n’est pour l’instant pas d’actualité.J’aimerais également proposer, dans un futur proche, mes conseils à des groupes ou artistes qui souhaiteraient passer à l’étape supérieure.
Merci ADG de HEADKEYZ !
Interview réalisée par mail via : Nbrecords
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*Lire ou relire la 1er interview d’Headkeyz : ADG/Headkeaz